«La repentance est le premier pas vers le salut...» En entendant ces mots de la bouche mon professeur, mon cœur se serra dans ma poitrine et une vague de panique s’empara de moi. Je tentai en vain de repousser ce sentiment atroce qui tortillait mes entrailles. Je me concentrai de toutes mes forces pour éviter que LA question surgisse dans mon esprit, mais elle se frayait impitoyablement un chemin jusqu’à mon cerveau, balayant et emportant toutes mes résistances. « Étais-je véritablement sauvée? »
Luttant contre cette pensée, je tentai de ramener à ma mémoire le souvenir de ma conversion.
« J’avais toujours été une bonne petite fille, j’allais à l’église avec mes parents, je connaissais par cœur les histoires de la Bible qu’on m’enseignait à l’école du dimanche, j’obéissais à mes parent… Quand j’ai regardé le film Jésus à l’âge de 8 ans, à la fin du film, l’acteur faisait la prière de repentance – je ne me souviens même plus de ce qu’il disait, j’ai décidé de répéter sagement après lui. Après tout, je croyais déjà en Jésus !»
« Comment était-ce possible d’oublier ce que j’étais sensée avoir compris au moment qui devait être le point tournant de mon existence? », pensai-je, en proie au désespoir, « Est-il possible que je n’aille même jamais réalisé mon état de pécheresse? »
Durant toute mon année à l’école biblique, j’évitai de vider mon cœur à qui que ce soit, pas même à ma conseillère, que je tenais pourtant en haute estime et en qui j’avais confiance. Mais, je tentai surtout de ne pas y songer, d’ignorer mon problème, priant Dieu encore et encore, souvent en larmes, de me montrer clairement que j’étais sauvée. Longtemps j’ai lutté avec mes doutes, longtemps j’enrageai contre Dieu d’être silencieux et longtemps je lui reprochai de ne pas me dévoiler sa volonté pour ma vie.
Arrivèrent ensuite les camps d’été où je parti avec 5 autres étudiants pour le camp Joli-b. Durant ces 2 semaines, j’observai ces derniers. Chacun discernait la manière dont Dieu se servait d’eux et de leurs dons pour sa gloire; tous, sauf moi. Une amertume telle que je n’avais jamais connue vint alors empoisonner mon cœur, son venin se répandant partout en moi, jusqu’à se transformer en une rage qui me détruisait de l’intérieur. Bientôt, je perdis le goût de lire la Bible, de prier et même de m’occuper de mes campeuses (à ma grande honte), peut-être était-ce une manière de montrer l’ampleur de ma colère à Dieu. Je ne voyais pas mes dons ni mes talents ou encore les fruits que j’étais censée porter en tant qu’enfant de Dieu, ce qui ramena tous les doutes que j’avais par rapport à mon salut. Bref, tout ce que j’avais refoulé, mes incertitudes, mes craintes, tout cela explosa en l’espace de quelques jours.
Heureusement que Dieu est un dieu fidèle et qu’il attend le moment opportun pour nous révéler ce qu’il attend de nous. De retour à l’école biblique, j’eu ma dernière rencontre avec ma conseillère où, cette fois-ci, je me vidai le cœur sur tous les doutes qui m’avaient emprisonné au cours de mon année à Parole de Vie. Cette rencontre fût incroyablement bénéfique pour moi. Je réalisai tellement de choses par rapport à moi-même et par rapport à Dieu, notamment le fait que j’étais « orgueilleuse spirituellement ». Avez-vous déjà eu ce « feeling » que vous deviez être ou agir d’une certaine manière pour être satisfait de votre propre état spirituel et pour vous prouver à Dieu en quelque sorte ?
Pourtant Dieu nous a aimés alors que nous n’étions que des « tas de merde » (comme le dirait mon cher ami Nathan); nous n’avons pas besoin de nous faire approuver de Dieu par ce que nous accomplissons. Pourtant, c’est exactement ce que je faisais. Je me fixais un standard à atteindre en me comparant au succès des autres qui m’entouraient, sans arriver à l’atteindre, et cela, tout en négligeant totalement ce que Dieu attendait de moi. Ce n’est pas que je cherchais à « gagner mon salut » par mes œuvres, non, je voulais plutôt que Dieu se serve de moi… à ma propre manière, sans succès.
Dieu veut se servir de chacun d’entre nous, il a un plan merveilleux déjà tout formé à notre égard. « Car je connais les projets que j'ai formés sur vous, dit l'Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l'espérance. » (Jérémie 29.11) Mais pour cela, nous devons le laisser agir. Au lieu d’inclure Dieu à nos plans, demandons à Dieu de nous inclure à ses plans et c’est seulement à ce moment que nous serons parfaitement comblés.
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