Une affaire que j’trouve ben ben triste dans notre culture du 21ème siècle est notre réticence à lire. À force d’avoir des histoires coulées dans le bec, grâce à notre chère Hollywood, on a d’la difficulté à s’assire pis prendre un bon boute de temps pour lire. Pourtant, ‘y a tellement de bons livres qui ont été rendus en films pourris ! Par exemple, ces temps-cite j’lis Robin des Bois ; tellement meilleur que dans les films ! J’ai le temps d’savourer l’histoire, d’imaginer les personnâges, de m’mettre à leu places et d’vivre dans le monde présenté par l’auteur !
Un autre livre que j’ai lu v’la un boute, c’est Robinson Crusoe. Saviez-vous que c’est écrit par un chrétien ? Moi je viens de l'apprendre. Bon, pour ceux qui l’auraient pas lu, c’est l’histoire d’un gars, un marin, qui fait un voyage en mer et qui se retrouve naufragé sur une île alors que tout son équipage est mort. En gros, c’est l’histoire de sa vie sur cette île et ses multiples péripéties et comment il réussit à s’en sortir (ou à ne pas s’en sortir, pour ne pas voler le punch). Si vous avez vu le film Castaway avec Tom Hanks, c’est similaire (Castaway reste une copie moderne, une espèce de wannabe Robinson).
Pourquoi je vous en parle, c’est parce que je me souviens d’une phrase en particulier que j’ai lue qui m’a frappée. En fouillant dans les décombres d’un navire, longtemps après son arrivée sur l’île, Robinson regarde dans un miroir pour la première fois depuis longtemps. À part d’être choqué par cette vision de soi-même il y a longtemps oublié, une phrase percutante est placée dans le narratif : « Il se rendit compte qu’il ne savait plus comment sourire. »
On trouve la situation déséquilibrante au départ, même troublante, ou absurde. Comment quelqu’un peut-il oublier comment sourire ? Pourtant, résistant à tout questionnement, la cruelle réalité sort vainqueur : il est possible d’oublier comment sourire.
Beaucoup de gens ont oublié comment sourire.
Je ne parle pas littéralement, bien sûr que non. Nous sourions à chaque fois que nous rencontrons quelqu’un que nous connaissons. Non, le sourire dont je parle se fait avec le cœur. Ce n’est pas le sourire qui dit à la personne que nous connaissons à peine « Oui ça va, et toi ? » mais le sourire qui dit à soi-même, alors que personne ne l’entend, « Oui, je suis heureux. »
Mon professeur d’anthropologie nous a dit un jour que « il n’y a que deux sortes de personnes qui sourient lorsqu’ils sont seuls : des fous, et des gens qui viennent de comprendre la blague qui a été contée hier ». Mis à part les drôleries, il y a de la vérité là-dedans : lorsqu’on est seul sur une île déserte, on ne sourit pas.
Peut-être êtes-vous de ceux qui ont oublié comment sourire. Vous vous êtes isolés sur votre île de honte, de remords et de culpabilité et vous n’y voyez aucune sortie. Ça fait plusieurs jours, plusieurs semaines, plusieurs mois, plusieurs années que cette île est votre prison. Dans vos raisonnements, vous vous menacez de tout avouer, de crier tout haut ce que vous ressentez tout bas, pour que tout le monde sache que non ça n’allait pas… mais vous ne le faites pas. Votre île est passée d’une prison à une forteresse, vous protégeant en vous gardant enfermé.
Je n’avais pas complété mon résumé du livre de Crusoe, tout à l’heure. Au travers d’une péripétie, un prisonnier est sauvé par Crusoe, qui le prend au début comme son serviteur, pour ensuite devenir son meilleur ami. Bien plus, il est son seul ami. Ce prisonnier devient véritablement le sauveur de notre héros. Un autre humain avec qui partager, avec qui rire, avec qui pleurer, avec qui vivre. Crusoe nomma cet homme Vendredi, car ils se sont rencontrés le jour du même nom.
Un autre Vendredi est venu, il y a plusieurs années, pour être le Sauveur sur ton île aussi. En fait, il ne se nommait pas vendredi. Il se nommait Jésus. Cet homme qui était plus qu’un homme est venu sur terre volontairement afin de venir te secourir. Il a vu et entendu tes souffrances, et il a choisi de faire l’impossible pour t’en libérer : il a pris ta place et a porté ta condamnation, « Mais c'est pour nos péchés qu'il a été percé, c'est pour nos fautes qu'il a été brisé. Le châtiment qui nous donne la paix est retombé sur lui et c'est par ses blessures que nous sommes guéris. » (Ésaïe 53.5) Un vendredi a marqué le jour de la rescousse de Robinson Crusoe. Un vendredi a marqué le jour de notre rescousse; Jésus est mort un vendredi.
Peut-être êtes-vous de ceux qui connaissent ceci. Vous l’avez entendu de vos parents, de vos amis, vous l’avez même lu dans la Bible, mais vous ne l’avez jamais vraiment vécu. Dieu vous appelle : « Revenez à Moi, détournez-vous de vos péchés » (Ézéchiel 18.30a) Vous pouvez sortir de votre solitude et réapprendre à sourire d’un vrai sourire! Cessez de lui cacher vos fautes et venez à lui tel un enfant, et demandez son pardon parfait. Il ne retient pas son pardon à quelqu’un qui le lui demande, jamais! Tu n’es pas allé trop loin, tu n’as pas « tout scrappé », tu n’es pas un échec, tu es quelqu’un que le Roi des rois a aimé jusqu’au point de mourir pour payer le prix de ton pardon. Jésus veut être ton Vendredi; il n’attend que tu le laisses entrer.
Peut-être même êtes-vous de ceux qui ne connaissent pas cette personne. Peut-être ne lui avez-vous jamais dit « Jésus, ce que tu as fait à la croix était pour moi. Ta mort était pour toutes les choses mauvaises que j’ai faites, et je suis écoeuré de cette honte. Je veux être pardonné. Je veux devenir propre. » Qu’attendez-vous ? Ce calvaire d’île déserte n’a pas besoin de durer plus longtemps, il peut finir aujourd’hui et maintenant ! Laissez-le vous libérer, et réapprenez à sourire !
Je t'ai fait connaître mon péché, je n'ai pas caché mes torts; J'ai dit: J'avouerai mes désobéissances à l'Éternel! Et tu as effacé la peine de mon péché.
Psaume 32.5
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