S’il y a bien une époque qui a passionnée les écrivains et les conteurs, c’est le Moyen Âge ! Chevaliers, princesses, royaumes, paysans, guerres, dragons… la liste pourrait devenir très longue. J’avoue que lorsque je repense à ce temps je me retrouve moi-même illuminé d’histoires instantanément glorieuses et une nostalgie imaginative m’envahit. Que serait-ce d’être un chevalier, combattant des hordes d’envahisseurs un jour et courtisant des princesses le lendemain (on ne critique pas mes rêves svp merci), se dresser sous la bannière d’un roi, d’un pays, d’une patrie (imaginez des beaux drapeaux fleurdelisés ici) et se donner corps et âme pour cette cause !
Parfois, dans des moments moins glorieux et plus réalistes, je me demande qu’est-ce que ce serait d’être un simple paysan soumis à un baron, un duc ou un seigneur égoïste, travaillant à la sueur de mon front pour cette personne qui se gave de porc rôti et de divertissements. Je me demande qu’est-ce que serait la vie en société, au marché sale et bondé où l’on tente de vendre le peu de surplus qu’on a réussi à cultiver durant l’année. Je m’imagine la vie en famille où nous sommes sept enfants, où nous mangeons le même repas tous les jours, où nous faisons le même travail tous les sept.
Je peux m’imaginer cultivateur, forgeron, couturier (tsé pour faire des vêtements là), etc. Et lorsque je pense à cela, je m’imagine apprendre le métier de mon père, regarder ce qu’il fait et l’imiter à mon tour, analyser chaque mouvement de son bras lorsqu’il bat le fer, m’asseoir avec lui pour comprendre l’agriculture au fil des saisons, comment prévoir la météo du lendemain… Apprendre aux pieds du maître, qui est ton propre père, existe-t-il meilleure façon d’apprendre ?
Le même système pédagogique est présent dans notre Fruit de la semaine dans Éphésiens 5.1 : « Puisque vous êtes les enfants bien-aimés de Dieu, suivez l'exemple de votre Père. »
Quel passage à la fois si simple et si puissant! C’est le règne absolu de la grâce. Là où avant il y avait système de lois et d’obligations, il y a maintenant relation Père-enfant. Dieu, au lieu de régner du haut de son château fortifié, est venu jusqu’à nous afin de devenir notre Papa, de qui nous pouvons apprendre le « métier » de Chrétien, non par obligation ou par contrainte, mais en réponse à l’amour incomparable de notre Père qui nous a adoptés!
Malheureusement, nous ne sommes pas encore dans une situation où nous pouvons voir Dieu avec nos yeux, alors comment suivre son exemple? On pourrait y penser bien longtemps, mais nous ne le ferons pas pour la raison simple et unique que la réponse est écrite dans le verset suivant : « Que toute votre vie soit dirigée par l'amour, comme cela a été le cas pour le Christ: il nous a aimés et a livré lui-même sa vie à Dieu pour nous comme une offrande et un sacrifice dont le parfum plaît à Dieu. »
Ah ben zut. Apparemment le métier de Chrétien n’est pas si simple que ça.
Au début ce n’est pas si pire : « Que toute votre vie soit dirigée par l’amour ». Il s’agit juste d’aimer tout le monde, c’est ça? Facile! J’aime mes voisins, j’aime les gens à mon cégep, à mon église, à mon travail, j’aime les gens pauvres, je suis tout simplement rempli d’amour! J’suis bien parti pour être un super-chrétien!
Ensuite : « Comme cela a été le cas pour le Christ ». Bon, d’accord, j’suis pas aussi bon que Jésus (quoique je ne pense pas être bien loin, au fond!), mais lui de toute façon il était Dieu, alors ça compte pas vraiment, non? (Procédons vite à la prochaine partie avant que nos consciences nous rattrapent!)
Prochaine partie : « Il nous a aimés et a livré lui-même sa vie à Dieu pour nous ». Hmm… Ici j’ai deux choix : ou bien je passe rapidement par-dessus en remerciant Jésus pour son sacrifice par politesse, ou bien je m’arrête et je comprends les liens qui se tissent dans le verset. Le fameux « Que toute votre vie soit dirigée par l’amour » du début prend de la couleur ici : Aimes au point d’offrir ta vie à Dieu pour d’autres qui ne le méritent pas.
Mes chers amis, si je voulais modérer mes propos, je dirais que les enjeux sont grands. Ici se joue votre vie en entier. Ici se joue votre maison future, votre emploi, votre famille, votre road-trip en Westfalia, votre journée de demain, votre vous-même. Qui est le centre de ta vie? Oui oui, je sais que c’est « Dieu » la bonne réponse, mais on se fout de la bonne réponse. Avant même de répondre, regardes où tu mets ton argent. Regardes où tu mets ton temps. Regardes où tu mets ton énergie. Concrètement, et non théoriquement ou de manière abstraite, peux-tu répondre en toute honnêteté que ce n’est pas toi, le centre de ta vie…?
Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d'être glorifiés avec lui.
Romains 8.17