samedi 24 avril 2010

Une histoire de super-héros

C’était il y a très longtemps, dans un temps où les super-héros étaient encore de ce monde. Combattant le crime et le mal avec des pouvoirs bien au-delà de ceux de l’humain normal, ils étaient véritablement les sauveurs de l’humanité. Ils aimaient les humains; étant un peu humains eux-mêmes, ils n’avaient jamais oublié cette partie d’eux-mêmes et faisaient tout en leur possible (qui était énorme!) pour aller à la rescousse des hommes, des femmes et des enfants.

Malheureusement, il y a toujours de ceux qui cherchent à faire du mal simplement parce qu’ils aiment faire le mal. Ces malfaisants, plus forts que l’humain normal, semaient la terreur dans les cœurs des villes et villages. Heureusement, les super-héros se révélaient toujours plus forts qu’eux, et réussissaient à secourir l’humanité épisode après épisode après épisode, à un tel point qu’on n’entendit plus parler des méchants qui terrorisaient le monde.

Un super-héros sans super-vilain à combattre se retrouve en quelque sorte au chômage : ne sachant que faire de ses pouvoirs, il saute sur la première occasion venue. Celui qui volait au secours des avions qui s’écrasaient se retrouvait à offrir un service de taxi. Celui qui soufflait le feu employait ses pouvoirs pour les pratiques des pompiers. Mais ils étaient tous foncièrement insatisfaits, et dès qu’un « désastre » se produisait, tous ceux avec des pouvoirs similaires se retrouvaient sur scène, en compétition pour accomplir et performer.

C’est alors que certains, ne voulant pas vivre parmi les humains qui ne les comprenaient pas (les problèmes personnels des super-héros sont très différents des nôtres) ont commencé à se construire des espèces de lieux secrets où les supers pourraient se réunir, passer du temps ensemble et être eux-mêmes avec des gens qui les comprenaient. Ils commencèrent à se détacher du monde des humains jusqu’au moment où aucun super-héros ne connaissait des humains. Ils étaient bien ainsi.

Mais ce qui leur restait de leur nature humaine les poussa à se regrouper par types de superpouvoirs : les hommes-forts ensemble, les pyromanes ensemble, les rapides ensemble, et ainsi de suite. Il y avait même des clans où il n’y avait qu’un ou deux membres!

Lorsque l’homme n’a de comparaison que des gens qui lui sont similaires, il se crée des castes afin de se sentir plus spécial que ceux qui l’entourent. C’est ce qui se produisit : chaque groupe commença à dénigrer les autres groupes, se déclarant chacun comme étant les « vrais » super-héros, insinuant donc que les autres étaient des imposteurs.

Inévitablement, un combat a éclaté une nuit entre deux clans, et c’était tout ce qu’il fallait à la ville cachée pour exploser dans un combat sanguinaire, chacun cherchant à prouver que c’était son pouvoir qui était le véritable superpouvoir. C’était absolument horrible. Se réjouissant d’avoir enfin un peu de compétition, ils s’y prirent tous à grande joie. S’étant chacun endoctrinés à l’idée d’être l’unique super-héros, les autres clans étaient devenus des imposteurs et des ennemis. C’est à ce moment terrible que le mal qui se tramait depuis tant d’années a décidé de se révéler enfin parmi les humains.

Il y eut des ravages effroyables. Âme après âme tombait par la main du mal. En plus de cela, quelques uns se joignirent au mal et se tournèrent contre leur propre race. On criait à l’aide, mais on ne savait plus à qui crier. Les super-héros? Ou bien on n’y croyait pas, ou bien on savait que de toute façon ils étaient bien trop occupés à s’entredétruire pour aider ou aimer les humains.

L’espoir s’étouffait alors que l’humanité mourait. Si seulement les super-héros pourraient voir où est le vrai ennemi au lieu de chercher à annihiler ses semblables! Reste-t-il même des super-héros qui aiment assez les humains pour aller les secourir?




Une courte allégorie était le seul moyen pour moi d’exprimer ce que je vois, ce dont je suis coupable et ce qui me brise le cœur. Nous les Chrétiens d’aujourd’hui sommes affligés d’un maux terrible : nous avons oublié notre vraie tâche. À force de se cloîtrer ensemble pour être confortables, nous avons développé une espèce de complexe de « sainteté » qui nous amène à nous attaquer les uns les autres, à nous juger entre nous, à se créer une moralité qui n’a jamais été de Dieu… Nous sommes devenus des néo-pharisiens, trop occupés à faire respecter nos valeurs pour voir qu’il y a des gens qui souffrent, qui sont désespérés, qui sont découragés, qui cherchent l’espoir sans la trouver et ce, juste à nos côtés.

On m’a dit un jour ceci : « Nous sommes dans une guerre spirituelle, et quand les combattants n’ont plus rien à combattre, ils commencent à se battre entre eux. » Alors qu’on entre en guerre les uns contre les autres et qu’une animosité terrible se crée, l’ennemi fait des ravages. Nous ne pouvons pas le laisser continuer!

Nous sommes les secouristes de l’humanité. Nous avons mieux à faire que de nous obstiner sur des conneries; il y a des gens qui meurent dehors, en ce moment même.

mercredi 14 avril 2010

Voyagez l'esprit tranquille

Je lisais mes courriels l’autre jour (parce qu’une personne de mon statut reçoit évidemment une quantité innombrable de messages de mes multiples adorateurs), et une publicité a attiré mon œil. Elle était très simple, mais elle avait un message qui m’a… agrippé. Elle disait ceci : « Voyagez l’esprit tranquille avec la carte platine ». Quelle magnifique promesse de confort, de sécurité et de protection !
 

Personnellement, je ne sais pas comment une carte de crédit peut apporter un esprit tranquille, mais ça c’est juste moi. Cependant, une chose je sais : s’il y a bien une chose que j’ai de la misère à avoir, c’est un « esprit tranquille ». Je suis le genre de personne qui pense toute une journée à une question, fait de l’insomnie jusqu’à deux heures du matin, s’endort enfin, se réveille à six heures du matin pour aller à l’école et reprend ma pensée là où je l’ai laissée le jour précédent pour y repenser encore une journée ou deux… ou dix-huit.

Et ça c’est sans mentionner quand je dois répondre à la pire question de toutes : « Qu’est-ce que je vais me faire à manger ce soir ? »

Mais sérieusement, revenons à notre fameuse publicité. Je ne crois pas que cette carte puisse me donner un esprit tranquille ; suis-je sceptique ? Peut-être. Mais je connais quelque chose qui peut me donner un esprit tranquille. C’est ce qui se retrouve à être le fruit de la semaine dans l’Arbre : Luc 12.29-31.

« Ne vous faites donc pas de soucis au sujet du manger et du boire, et ne vous tourmentez pas pour cela. Toutes ces choses, les païens de ce monde s'en préoccupent sans cesse. Mais votre Père sait que vous en avez besoin. Faites donc plutôt du règne de Dieu votre préoccupation première, et ces choses vous seront données en plus. »

Bon, on pourrait parler longuement du manger et du boire dans notre société actuelle où nous avons des garde-mangers remplis et de l’eau à volonté, mais ce n’est pas ce qui m’intéresse. Ce qui m’intéresse, c’est la partie au milieu du passage.
« Mais votre Père sait que vous en avez besoin. »

Il se peut que  vous passiez présentement par un moment de votre vie où vous n’avez pas l’esprit tranquille du tout. Écoutez-moi (ou plutôt lisez-moi) bien : ce n’est pas une carte de crédit qui vous donnera cette tranquillité. Peut-être que c’est les examens de fin de session qui vous stressent. Peut-être que c’est le travail (ou le manque d’un travail nécessaire). Peut-être que la solitude pèse lourd. Peut-être avez-vous besoin d’un ami. Peut-être que vous avez besoin d’un encouragement. La réaction naturelle serait de stresser, décourager, déprimer, capoter, etc.

Mais votre Père sait que vous en avez de besoin.

Mes amis, l’encouragement que j’ai reçu cette semaine, une semaine remplie de questionnements, d’anxiétés, d’épuisement et d’incompréhensions, c’est la supplication que je vous lance aujourd’hui : Faites confiance à Dieu. Faites-lui confiance. Croyez en lui. Dieu vous dit « J’ai besoin de ta confiance ».
Dieu t’aime. Il est au courant de tout ce qui se passe dans ta vie. Et il te dit « Don’t capote. Je m’en occupe, mais j’ai besoin que tu me fasses confiance. »

Je ne pourrais finir cette semaine sans mentionner la phrase à la fin de notre passage : « Faites donc plutôt du règne de Dieu votre préoccupation première, et ces choses vous seront données en plus. »  Je ne crois pas avoir besoin d’en parler longuement, c’est assez clair comme c’est. Mettons toutes nos inquiétudes dans un gros sac à poubelle, laissons-les dans les mains de Dieu et courons la course qui est la nôtre.

J’ai retouché un peu la publicité présentée au début de ce texte afin qu’il soit plus véridique. La voici :

mercredi 7 avril 2010

Le bicycle, c'est pour les amateurs!

Aujourd’hui je vous ai amené une super photo de quelque chose d’absolument malade : un multicycle ! En gros, c’est que tu prends des bicycles et tu les fusionnes ensemble et ça fait un bicycle à plusieurs sièges ! Et quand ça va à l’extrême, ben ça donne ce que vous avez dans la photo.

C’est en étudiant le texte d’Ephésiens 4.1-16 que j’ai pensé à ça. Pourquoi ? Parce que le thème, c’est l’unité entre les croyants. Comme sur le multicycle, si on veut se rendre quelque part ensemble, il faut travailler ensemble. C’est comme si le multicycle était l’œuvre de Dieu, et nous ben on est les pédaleurs. S’il y en a un qui lâche et qui débarque, c’est la gang au complet qui va chavirer. S’il y en a deux qui ne pédalent pas en même temps, ça va aller tout croche. S’il y en a un qui ne pédale pas, ça rend ça dur pour tous les autres. Mais avant de parler de pédaler, il faut parler des relations entre les pédaleurs.

« Soyez toujours humbles, aimables et patients, supportez-vous les uns les autres avec amour. »
Eph. 4.2

Humbles, aimables, patients et se supportant les uns les autres avec amour. Moi des fois je regarde des listes comme ça et j’me dis que dans le fond, j’suis quand même pas si pire (avec des rares exceptions, personne n’est parfait !), mais on m’a dit une fois de plutôt examiner le mot contraire pour voir où j’en suis. Alors je me suis fait un plaisir de regarder les mots contraires de ces quatre.

Pour humble, j’ai trouvé orgueilleux. C’est un peu évident. Mais lorsqu’on parle d’orgueil, n’oublions pas que le vrai sens est « être plus concentré sur soi-même que sur Dieu et autrui ». Mouin. Passons au prochain. Pour aimables, j’ai trouvé désagréable et le dictionnaire m’a donne odieux. Dans le fond, Dieu dit au travers de Paul que nous ne devons jamais être désagréables les uns envers les autres. Ouch. Pour patient, j’ai trouvé l’évident impatient. Je trouve étrange que l’impatience soit presque une vertu dans notre culture : lorsque je dis à quelqu’un que s’il est prêt à attendre pour quelque chose, il pourrait l’avoir, la personne me répond souvent que « Oui mais j’suis trop impatient », quasiment comme si ça justifiait ses arguments. Hm. Finalement, pour se supportant les uns les autres, j’ai trouvé rabaisser les autres. Que ce soit en les décourageant par des jugements mal-placés ou par du commérage ou par d’autres manières, nous arrive-t-il de se rabaisser ? Moi en tout cas, je vois ici beaucoup de points à travailler et du pain sur la planche !

C’est un peu plus clair maintenant, non ? Mais voyez-vous, en travaillant sur ces quatre aspects de nos relations ensemble, entre Chrétiens, on travaille à être unis. En fait, ces quatre qualités sont des aspects du caractère de Jésus, celui à qui nous aspirons à ressembler. Afin d’atteindre l’unité, il faut travailler à ces quatre petites actions concrètes de tous les jours avec les frères et sœurs qui nous côtoient ! Et ce n’est pas pour rien qu’on doit viser l’unité.

« Il y a un seul corps et un seul Esprit; de même, Dieu vous a appelés à une seule espérance lorsqu'il vous a fait venir à lui. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous qui règne sur tous, qui agit par tous et qui est en tous. »
Eph. 4.4-6

Un seul, un seul, un seul… il mentionne quand même 7 fois « un seul ». Bon, nous sommes tous au courant du fait qu’il y a plusieurs dénominations. Mais il faut être uni, non ? Alors comment peut-on être unis alors que nous n’avons pas les mêmes convictions théologiques ?

En fait, à la base, il y a un noyau de théologie qui est cruciale : Jésus-Christ, Fils de Dieu, est notre Seigneur, est mort pour nous, est revenu à la vie et reviendra nous chercher. On ne peut être en désaccord là-dessus. Mais pour le reste, comme le port du voile ou le parler en langues, ce n’est pas aussi crucial. En fait, ce qui fera notre unité, c’est le chemin que nous aurons parcouru avec Dieu ! J’en reviens donc à mon fameux multicycle : nous pouvons être unis par le fait que nous avons pédalé ensemble sur le même bicycle, dans la même direction ; nous avons marché avec Christ et travaillé ensemble pour son royaume, même si nous ne portons pas tous des chemises blanches ou des gougounes roses.

Mais le problème, c’est qu’il y a un seul Dieu, une seule foi, mais une multitude de personnalités. On fait quoi avec ça ?

« …pour que ceux qui appartiennent à Dieu soient rendus aptes à accomplir leur service en vue de la construction du corps du Christ. »
Eph. 4.12b

On voit ici que, bien que les personnalités et les capacités soient différentes, nous avons tous les mêmes objectifs et buts : accomplir notre « service » pour la « construction » du corps de Christ. Ça veut dire quoi, notre « service » ? En gros, c’est nos dons… Il y a plusieurs pensées sur les dons, mais je crois que c’est quelque chose qu’on est bons à faire, qu’on aime faire et qu’on fait pour les autres et non pour nous. Moi j’aime écrire et parler ; ben tiens, j’écris ! Ça tombe tu ben pas rien qu’un peu. J’suis très à l’aise avec l’idée que quelqu’un aurait le « don de menuiserie » ou quelque chose du genre. Nos dons servent à la « construction » du corps de Christ : l’édification, l’entraide, le soutien, etc. En gros, faire avancer le multicycle. La conclusion d’une bonne utilisation des dons ? « Ainsi nous parviendrons tous ensemble à l'unité dans la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'adultes, à un stade où se manifeste toute la plénitude qui nous vient du Christ. » (v.13) WOW!

On est tous sur le multicycle de Dieu ensemble. Travaillons ensemble à son avancement et à l’unité!