mercredi 3 février 2010

Dieu n'a pas le sens des affaires.

Il existe dans ce monde une capacité spéciale que j'avoue ne pas avoir tout à fait compris. On appelle ça le « sens des affaires ». En gros (je crois), c'est d'être capable d'acheter à bas prix et de revendre à prix élevé... C'est de pouvoir faire du profit avec pas grand chose... La meilleure image que j'en ai, c'est la fameuse histoire du gars qui a pris un gros trombone rouge (pas l'instrument, le... ben le bidule, j'sais pas comment l'appeler) et a échangé avec des gens jusqu'à recevoir une maison. En une phrase, je crois que je définirais le sens des affaires comme suit: « La capacité à faire le maximum de profit en employant toutes les ressources à notre disposition. »

Dieu a aucun, je dis bien AUCUN sens des affaires. Zéro. Que dalle. A-rien. Nothing. Pantoute. Je m'explique.

Premièrement, Dieu n'a apparemment aucune idée de ce qu'est le « profit ». Il gère extrêmement mal ses ressources. Voyez cet exemple: « Apportez donc vos dîmes dans leur totalité dans le trésor du Temple pour qu'il y ait des vivres dans ma demeure! De cette façon-là, mettez-moi à l'épreuve, déclare l'Eternel, le Seigneur des armées célestes: alors vous verrez bien si, de mon côté, je n'ouvre pas pour vous les écluses des cieux, et ne vous comble pas avec surabondance de ma bénédiction. » (Malachie 3.10) Ok, au début, tout va bien: il dit aux Israélites d'apporter ce qu'ils lui doivent au Temple pour payer les frais de manutention. Le chauffage, l'éclairage, le concierge, les prêtres, c'est toutes des choses qui doivent être payées et qui dépendent de l'offrande des fidèles. Mais c'est après que Dieu coule son test: il promet d'ouvrir les écluses des cieux et de combler avec surabondance de sa bénédiction! J'comprends pas. Bon, à la base, c'est Dieu qui pourvoit de l'argent, de la nourriture, tout. Il nous demande de lui en redonner une partie (même si c'était déjà à lui avant qu'il nous le donne). Et quand on lui en redonne une partie, il nous en redonne encore plus! Moi je n'appelle pas ça bien gérer ses ressources.

Deuxièmement, il est pourri en question de productivité. Il perd du temps incroyable pour aller chercher un minimum de profits. Jésus ne le cache même pas: il annonce publiquement que « Si l'un de vous possède cent brebis, et que l'une d'elles vienne à se perdre, n'abandonnera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres au pâturage pour aller à la recherche de celle qui est perdue jusqu'à ce qu'il l'ait trouvée? » (Luc 15.4) Voyons donc! Au lieu de perdre son temps à aller retrouver la brebis perdue, il pourrait prendre ce temps pour faire reproduire les 99 autres qui feront agrandir ses troupeaux, il pourra donc en vendre pour acheter un plus grand enclos pour faire plus de moutons... Mais non, il perd son temps à aller courir après celle qui s'en va se perdre!

Troisièmement, il lui faut un nouveau programme de formation des employés: le sien est nul. Au lieu de prendre des gens déjà formés dans les divers domaines de la vie, il prend les petits « nobody » et il passe des années à les former. Il dit même que « Considérez donc votre situation, frères: qui êtes-vous, vous que Dieu a appelés à lui? On ne trouve parmi vous que peu de sages selon les critères humains, peu de personnalités influentes, peu de membres de la haute société Non! Dieu a choisi ce que le monde considère comme une folie pour confondre les «sages», et il a choisi ce qui est faible pour couvrir de honte les puissants. » (1 Cor. 1.26-27) Ben oui Dieu, bonne idée: essaie de changer le monde en prenant les moins bons! Il ne prend même pas le temps de regarder le Curriculum Vitae des personnes qu'il prend! Je vous le dis, son entreprise est vouée à l'échec.


La seule chose qui pourrait expliquer ses comportements serait que... son but ne soit pas de faire du profit?

Peut-être qu'il veut notre confiance.

Peut-être qu'il veut nos coeurs.

Peut-être qu'il veut nous.


Peut-être qu'au lieu de vouloir « bien gérer ses ressources », il veut que nous lui fassions assez confiance pour que nous lui donnions ce que nous croyons avoir besoin, en sachant qu'il pourvoira. Israël passait par un temps de famine au temps de Malachie, et le peuple avait cessé de donner leurs brebis à Dieu pour les manger eux-mêmes, tant qu'il en manquait. Peut-être que Dieu aime nous voir nous défaire de notre sécurité financière pour nous fier entièrement sur lui. Peut-être.


Peut-être qu'au lieu de vouloir être productif, Dieu s'intéresse à la personne elle-même. Peut-être que l'important n'est pas d'agrandir l'enclos à brebis. Peut-être que l'important, c'est le coeur de chaque petit mouton, même s'il est perdu très très loin. Peut-être que le bon berger ne cherche pas à vendre ses moutons pour faire du profit, mais peut-être qu'il aime chacune d'elles particulièrement et d'une manière miraculeusement exclusive.


Peut-être qu'au lieu de chercher des gens compétents, il veut utiliser du monde poche pour que ce soit lui qui brille et non la personne. Peut-être qu'il veut se montrer au monde et à la personne « en formation » que c'est Lui l'important. Peut-être est-ce parce que ses « employés » ne font pas partie des ressources humaines mais de sa famille. Peut-être que Dieu accorde une place spéciale dans son « entreprise » à ses fils et ses filles, simplement parce qu'il les aime.


Je suis encore convaincu que Dieu n'a aucun sens des affaires. Mais peut-être que c'est mieux de même.

En regardant autour de lui, Jésus vit des riches qui mettaient leurs dons dans le tronc. Il aperçut aussi une pauvre veuve qui y glissait deux petites pièces. Il dit alors: En vérité, je vous l'assure, cette pauvre veuve a donné bien plus que tous les autres, car tous ces gens ont seulement donné de leur superflu. Mais elle, elle a pris sur son nécessaire, et a donné tout ce qu'elle avait pour vivre.
Luc 21.1-4

1 commentaire:

émilie a dit…

très bel article. en effet, Dieu réfléchit selon une logique dans laquelle il n'y a que bonté.
pour aller dans le même genre de réflexions, je vois un endroit où le Christ a fait preuve d'un grand "sens des affaires": après qu'"il s'est dépouillé lui-même", "Dieu l'a élevé à la plus haute place" (Philippiens 2:7-9). voilà un investissement extrême, couteux et risqué, qui a rapporté largement. :)