mercredi 25 mars 2009

L'être Chrétien

Je vous avouerai que j’ai des tendances un peu philosophiques. Bon, je pense à des théories d’Aristote, de Machiavel et de Socrate et ça m’empêche de dormir. J’aime la philo, que voulez-vous ? Mais je n’aime pas réfléchir à des choses inutiles, alors je cherche à penser sur des sujets pertinents : comment le chrétien québécois du 21ème siècle doit-il vivre ? Comment présenter le salut à notre société ? Quelle sorte de femme est la meilleure pour moi ? (Bon allez, j’peux pas être sérieux tout le temps quand même !) Toutes ces réflexions (peut-être pas la dernière par contre…) m’ont amené à me poser une question qui a beaucoup de conséquences directes. C’est une question que je me pose à chaque fois que je me demande si ma vie chrétienne va bien. C’est une question que je me pose à chaque fois que quelqu’un me demande pourquoi je suis chrétien. La question, c’est celle-ci :

C’est quoi « être Chrétien » ?

Cette question sera le sujet de plusieurs méditations à venir. C’est une question qui est non seulement controversée entre croyants et incroyants, mais encore entre ceux qui se disent chrétiens ! Quoique j’aimerais bien pouvoir y répondre de manière ultime et incontestable, je ne crois pas en être capable. Alors je vous invite à vous appuyer sur ce que j’amènerai pour vous faire un début de réponse, mais en fin de compte, ce n’est qu’en allant voir ce que Dieu en dit que nous pourrons trouver une réponse vraie. J’espère susciter votre intérêt pour cette question, et peut-être même vous faire revoir vos convictions (et les miennes !). Sans plus tarder ni tourner autour de pot, je commence.

Pour commencer, j’aimerais aller voir le mot lui-même : Chrétien. J’aime mieux le mot anglais, Christian, mais bon. Je crois que la bonne traduction française serait plutôt « Christien » (ou Christienne si vous êtes une femme). Dans ce mot, il y a évidemment Christ. La terminaison, « ien », sert à indiquer une idée d’origine. Canadien. Brésilien. Terrien. Quelqu’un qui appartient à un endroit, qui vient de cet endroit. À la base, je crois pouvoir affirmer qu’un Christien, c’est quelqu’un qui appartient à Christ. C’est quelqu’un qui habite en Christ. La nationalité du Christien, c’est Christ avant tout. Ça a l’air très vague même pour moi, alors je m’explique. Lorsque je demande à mes amis comment vont leurs vies chrétiennes, souvent je reçois comme réponse : « Pas super, ça fait longtemps que je n’ai pas lu dans ma Bible », « Extraordinaire, j’ai pu parler avec deux personnes de ma foi récemment ! », ou autres du genre. Je crois que ces deux critères, quoiqu’importants, ne sont pas ceux qui devraient déterminer si notre vie Christienne va bien ou non. Ce qui doit déterminer la réponse à la question, c’est plutôt ceci : Comment va ta relation avec Christ ? C’est drôle, mais au début du Christianisme, on n’avait pas accès aux Écritures. Si la lecture quotidienne était le critère premier pour une « bonne vie chrétienne », tous les chrétiens jusqu’à l’imprimerie étaient de très mauvais Christiens.

Lorsque Jésus prie avant d’entrer dans le jardin de Gethsémané dans Jean 17, il prononce ceci : « Mon Père, l'heure est venue: fais éclater la gloire de ton Fils, pour qu'à son tour, le Fils fasse éclater ta gloire. En effet, tu lui as donné autorité sur l'humanité entière afin qu'il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle consiste à te connaître, toi le Dieu unique et véritable, et celui que tu as envoyé: Jésus-Christ. » C’est la dernière phrase qui devenue un peu mon crédo en tant que chrétien, ce qui me guide lorsque je parle à mes amis et ce qui me dirige vers le point central de ma vie : connaître le Dieu unique et véritable et celui qu’il a envoyé : Jésus-Christ. Pas comprendre. Pas voir. Pas même servir. Connaître.

Le critère premier d’un Christien est donc de connaître le seul vrai Dieu. Un pas de fait vers la compréhension du « être Chrétien » !

Cependant, lorsque je considère ce critère… Je remarque qu’il a des conséquences énormes. Qu’est-ce que ça amène de connaître le vrai Créateur de tout ? Qu’est-ce que ça amène de connaître la Vérité ? Je crois qu’une nouvelle conception du monde, de la vie, des gens qui nous entourent, et bien plus, est en jeu ici. C’est donc ceci qui guidera notre épopée au travers des prochaines semaines. Qu’est-ce que ça amène de connaître le Créateur de tout ? En Québécois : Quessé qu’ça donne ?

Tu aimeras l'Eternel ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force.

Deutéronome 6.5

mercredi 18 mars 2009

L'habit pour l'occasion

Cette semaine, je vous parlerai encore une fois de mon travail mémorable de plongeur. Par contre, cette fois-ci je ne ferai pas remarquer quelque chose à propos de la plonge elle-même, mais plutôt le restaurant. C’est un restaurant qui n’est certainement pas au niveau du Château Frontenac, mais qui est loin d’être un fast-food. Lorsque je regarde les clients de mon resto, je vois surtout des gens d’affaires, des touristes américains riches et des jeunes cools et branchés qui viennent souper avant d’aller veiller au bar d’en face. Lorsque je vais travailler, je m’habille avec mes vieux t-shirts de camp d’été, loin d’être peigné et à moitié endormi. Je crois que vous comprenez que je ne me sente pas vraiment à l’aise d’aller manger dans la salle habillé de cette manière !

C’est tout de même drôle à quel point nous regardons à ce qui couvre une personne pour la caractériser. Vous ne me croyez pas ? Allez faire un tour dans un Hugo Boss habillés pour faire de la peinture. C’est une expérience mémorable, je vous l’assure !

Cette semaine, j’aimerais discuter de ce que nous revêtons non quand nous allons manger ou magasiner, mais lorsque nous allons nous présenter devant Dieu.

Allons voir dans un livre véritablement palpitant de la Parole, le Lévitique. Reconnu pour être le chapitre que le plus de gens ont sauté dans leur lecture de la Bible, Lévitique semble très… pénible à première vue. Des lois sur des animaux, sur des vêtements, sur des fêtes, des rites, de l’éthique… et la liste continue. Nous nous concentrerons sur un passage en particulier qui à première vue semblera tout simplement assommant, le chapitre 8 : la consécration d’Aaron et de ses fils pour œuvrer dans le Tabernacle. Pour vous le résumer, ils se lavent dans l’eau, Aaron se revêt des vêtements préparés pour lui, Moïse oint le Tabernacle et tout ce qu’il contient d’huile, il fait sept fois l’aspersion sur l’autel puis oint les accessoires, ensuite il verse l’huile sur la tête d’Aaron et ses fils, on sacrifie un animal et purifie l’autel, il fait aspersion d’huile et de sang sur Aaron et ses fils et finalement ils doivent rester à l’entrée du Tabernacle pendant 7 jours et nuits sans sortir.

Pourquoi toute cette cérémonie? Parce qu’Aaron et ses fils seront les prêtres, ceux qui seront dans la présence de Dieu continuellement, qui seront un intermédiaire entre le peuple d’Israël et Dieu. Ils doivent être purs pour se présenter devant Dieu, car s’ils ne le sont pas, ils meurent. Dieu est pur; il ne peut tolérer le péché en sa présence.

Imaginez quelle journée c’était pour Aaron : il allait mettre des vêtements que lui seul pourrait mettre, des vêtements consacrés pour Dieu, faits pour être saints. Ce qui peut nous sembler désagréable (de l’huile dans mes cheveux, eurk!) était pour lui le moment qui a commencé une vie dans la présence intime de Dieu.

Il m’arrive tellement souvent de me sentir indigne devant Dieu. Je me sens méprisable, dégoûtant même. Comment pourrais-je me présenter devant le Dieu trois fois saint alors que moi je suis loin de l’être?

Je suis certain que je ne suis pas le seul à me sentir indigne de me présenter devant Dieu. Par contre, c’est lors de ces moments que Galates 3.26-27 prend son éclat. « Maintenant, par la foi en Jésus-Christ, vous êtes tous fils de Dieu. Car vous tous qui avez été baptisés pour le Christ, vous vous êtes revêtus du Christ » Comme Aaron s’est revêtu des vêtements purs, nous sommes couverts par Christ ! Nous ne sommes effectivement pas dignes de nous présenter devant Dieu ; Christ, lui, l’est. Et c’est lui qui est notre sainteté, notre pureté. Lorsqu’un péché nous coupe d’avec Dieu, Christ s’interpose et dit « J’ai payé pour cette faute. » Ce n’est que lorsqu’on croit au sacrifice de Christ sur la croix que nous pouvons avoir accès à ce pardon ; ce n’est que lorsqu’on revêt les vêtements saints que l’on peut se présenter devant Dieu.

Pour obtenir un tuxedo, il faut posséder les moyens. Pour magasiner chez Hugo Boss, il faut posséder plus que les moyens. Mais qu’est-ce qu’un habit chic comparé à la sainteté que nous offre Christ ? De plus, on l’a gratuitement ; on n’a pas à le mériter. De même, on ne peut pas le perdre parce qu’on ne le mériterait plus : si on ne l’a pas eu par mérite, on ne peut le perdre par démérite.

Peut-être vous sentez-vous coupable devant Dieu. Peut-être regardez-vous à un péché qui revient constamment dans votre vie. Peut-être avez-vous peur que Dieu ne voudra plus de vous. Rappelez-vous : Dieu vous a donné votre habit parce qu’il vous aime. Il ne l’enlèvera pas. Grâce à Christ, nous pouvons nous présenter devant Dieu lavés, purifiés. Mettons de côté notre culpabilité et acceptons avec humilité le pardon que Dieu nous offre gratuitement. Nous avons déjà les vêtements qu’il faut pour entrer dans la présence de Dieu : il faut simplement se laver les mains de temps en temps !

Car voici ce que Dieu dit dans l'Ecriture: Soyez saints, car je suis saint.

1 Pierre 1.16

mercredi 11 mars 2009

Fichu Cégep...

Eh oui, on est dans ma période d'examens! Cinq examens en une semaine, c'est légèrement préoccupant. Alors malheureusement, je n'ai pas eu le temps d'écrire cette semaine... J'en suis désolé, j'espère que personne n'entrera en crise de foi à cause de ceci (si oui, dites-le moi et je scrapperai un examen pour vous écrire un p'tit quelque chose vite vite!), et n'oubliez surtout pas que Dieu est Vrai, peu importe ce que quelqu'un en pense! Dieu n'est pas relatif, il est très concret et il ne change pas! À la prochaine, merci de votre encouragement continuel!

mercredi 4 mars 2009

Ce qu'on laisse derrière nous.

Quand j’étais plus jeune, il m’arrivait souvent de me demander qu’est-ce que j’écrirais sur mon testament. J’avais tout prévu : mes rollerblades allaient à la charité, mon linge à mon frère, mes jeux vidéo allaient à mon meilleur ami et mes toutous allaient être enterrés avec moi (ça a bien trop de valeur pour que je les donne !). Un peu inutile de faire un testament quand tu possèdes si peu. Mais, ayant pris un peu d’âge et beaucoup de maturité (bon, c’est discutable…), je vois maintenant que ce qui est le plus important, ce n’est pas les biens matériels que je laisse à mes proches, mais les biens spirituels. Comment pourrais-je édifier et encourager ceux qui m’auront côtoyés ?

J’aimerais donc discuter de deux grands hommes de la Bible qui ont laissé des dernières paroles et volontés à leurs proches : David et ensuite Moïse.

Premièrement, le roi David. Celui qui a été appelé un homme selon le cœur de Dieu. Celui qui a écrit une bonne partie du livre des Psaumes. Celui à qui la promesse de la descendance à perpétuité fut faite. Dans 1 Rois 2, nous pouvons lire ses dernières paroles et les recommandations faites à son fils Salomon. Au verset 3, il dit : « Suis fidèlement les ordres de l'Eternel ton Dieu, en marchant dans les chemins qu'il a prescrits et en obéissant à ses lois […] » Wow ! Merveilleux encouragement ! Ça me fait penser à Josué 1.8, les encouragements que Dieu a fait à Josué après que Moïse soit mort.

Si seulement on pouvait arrêter de lire au verset 3 ! Malheureusement, David continue de parler et dit à son fils de tuer Joab, et ensuite de tuer un homme que David avait juré de ne pas tuer il y avait plusieurs années ! Quel héritage. David laisse à son fils de la rancune, des plans de vengeance et des responsabilités qu’il n’a pas voulu prendre lui-même. Imaginez le pauvre Salomon : les derniers souvenirs qu’il a de son père, c’est lorsqu’il lui disait de tuer des gens qui l’avaient blessés. Quelle image est-ce que cela lui a laissé de son père ?

Allons voir Moïse. Moïse a guidé le peuple d’Israël, peuple rebelle et obstiné, au travers de 40 ans dans un désert aride, il a supporté du « chiâlage » digne de Québécois pur laine, et il n’a pas pu entrer dans la terre promise à la fin. On s’attendrait à de l’amertume, de la frustration, quoi que ce soit de négatif… Pas du tout. Pour voir ses dernières paroles au peuple d’Israël, il faut lire Deutéronome 33. Pour ceux qui n’ont pas le temps de le lire, en voici un extrait : « Que tu es heureux, Israël, car qui est comme toi un peuple secouru par l'Eternel lui-même? Il est le bouclier qui vient à ton secours, il est aussi le glaive qui te mène au triomphe! Tes ennemis te flatteront, mais toi, tu marcheras sur les hauteurs de leur pays. » Wow. Pendant un chapitre complet, ce dirigeant bénit sans répit le peuple d’Israël, parle de l’amour infini de Dieu pour son peuple, parle de Sa puissance, parle de Dieu lui-même. Quels beaux souvenirs le peuple devait-il avoir de Moïse! Avec un dernier témoignage qui touche le cœur d’une manière incroyable, Moïse a pu être un témoin pour Dieu même après sa mort.

Ce qui m’amène à me demander ce que je vais laisser derrière moi à ma mort. Pour être vraiment honnête, j’ai tendance à regretter mon passé. Un genre d’apitoiement sur moi-même qui m’amène à voir mes échecs, mes manquements et les défauts qui se collent à moi malgré mes efforts continus pour m’en débarrasser. Est-ce que mon testament ne sera qu’un récit de mes échecs, un cri pitoyable qui ne fera preuve que de mon estime de soi médiocre? Ou est-ce que mes dernières paroles parleront de mon espérance, de ma vie avec le Dieu qui a créé l’univers, des bénédictions qu’il a opérées dans ma vie et par ma vie? Sera-ce à un testament à ma médiocrité ou à la grandeur de mon Dieu? Pourrais-je utiliser ce testament pour me maudire, ou pour bénir ceux qui demeurent encore sur terre?

Un testament, ça ne s’écrit pas à la mort; c’est l’histoire de notre vie. Elle n’est pas toute en forme écrite, certes, mais c’est chaque souvenir de nous que les autres gardent dans leur cœur. Qu’est-ce que le testament de ma vie dit à ceux qui m’entourent et me côtoient? Qu’est-ce que mon testament me dit sur moi-même? Quand je regarde mon passé, est-ce que je regarde mes erreurs avec regret, ou est-ce que je regarde le miracle de la grâce, comment Dieu s’est servi de ces erreurs pour faire éclater sa gloire? Et qu’est-ce que mon testament me dit sur mon Dieu? Je crois que le doute vient en grande partie de l’oubli de tout ce que Dieu a fait dans le passé. Dieu est le même hier et aujourd’hui : celui qui m’a secouru il y a des années me sauvera encore aujourd’hui.

Qu’est-ce qui est sur votre testament? Il n’est jamais trop tard pour changer de plume et de commencer à écrire d’une autre manière. Laisserez-vous de la rancune et de la mort, comme David, ou laisserez-vous des bénédictions, comme Moïse?