Il y a plus qu'un an maintenant, j'ai fait un voyage en Alberta. Dû à un budget plutôt restreint, j'ai du choisir comme moyen de transport... l'autobus. Cinquante-deux heures pour y aller, cinquante-deux heures pour en revenir. 104 heures d'autobus. Avec un petit calcul rapide, cela fait 4 jours et quelques heures. C'est long, 4 jours dans un autobus. Malgré cela, l'aller a passé plutôt rapidement; j'avais hâte d'arriver et je m'occupais à lire. Par contre, ce n'était pas du tout le cas pour mon retour. Insouciant et irresponsable que j'étais, j'avais dépensé presque tout mon argent en Alberta (il faut dire que la quantité que j'avais à dépenser n'était pas énorme, mais quand même), ce qui me laissait seul pendant 52 heures, sans argent et avec seule subsistance une demi-douzaine de petits pains aux raisins. Je peux vous garantir que ce n'était pas plaisant.
Mais la nourriture ne fut pas un problème pendant ces 52 heures. Le véritable problème était la soif. Ayant vécu en Amérique du Nord toute ma vie, je n'avais jamais pu connaître la soif... avant cela. Lorsque tu as tellement soif que tu tressailles lorsqu'une cannette de liqueur est ouverte. Lorsque tu comptes les heures avant d'arriver à l'arrêt en espérant y trouver un abreuvoir, même si la pureté de l'eau est douteuse. Lorsque tu payes une liqueur avec des 5 cents et des 10 cents et que tu n'as pas une cent de trop. Lorsque la seule chose à laquelle tu peux penser est ta soif. C'était terrible.
Cela me fait penser à un autre homme qui a connu la soif... le roi David. Mais sa soif n'était pas physique... elle était spirituelle. Lisez plutôt:
« Comme un cerf qui soupire après l'eau des ruisseaux, de même je soupire après toi, ô mon Dieu. J'ai soif de Dieu, du Dieu vivant! Quand pourrai-je venir et me présenter devant Dieu? [...] Car je veux dire à Dieu, lui qui est mon rocher: ''Pourquoi m'ignores-tu? Pourquoi donc me faut-il vivre dans la tristesse, pressé par l'ennemi?'' »
Psaumes 42
J'imagine David, fuyant Saül dans le désert de Juda, caché dans un rocher et voyant ce cerf, assoiffé, cherchant de l'eau pour sa survie. Il regarde ce cerf et se retrouve dans la même situation: il a beau chercher Dieu, il ne le trouve pas. Qui ne s'est pas déjà retrouvé dans une situation pareille? Où l'on a beau prier, implorer, chercher, Dieu demeure introuvable. Lorsque nous avons désespérément besoin de la sagesse de Dieu, lorsque nous ne savons que faire ni où aller, et que Dieu reste silencieux. C'est bien assez pour faire désespérer le plus vaillant des humains. L'on se sent abandonné, rejeté, coupable d'un crime inconnu... et l'on tente souvent plusieurs choses pour tenter de retrouver Dieu. Et quand ces choses s'avèrent inefficaces, nous sommes pris au dépourvu, et le seul mot que nous réussissons à formuler la plupart du temps est celui-ci: « Pourquoi? »
La réponse à laquelle nous pensons souvent en premier est celle-ci: « J'ai commis un crime envers Dieu, et il me punit. » Nous passons alors un lourd moment d'évaluation de soi afin de trouver ce crime et l'enrayer. Parfois, c'est effectivement le problème; parfois nous vivons volontairement un certain péché et Dieu nous corrigera de cette manière. Mais n'oublions pas ces deux choses: 1. Lorsque Dieu inflige une conséquence, c'est pour le bien de son enfant. Nous sommes pécheurs: des pécheurs pardonnés, certes, mais des pécheurs tout de même. Si Dieu nous punissait pour chaque péché que nous commettions, nous ne pourrions pas passer trente secondes sans être punis. Ce jusqu'à ce que nous soyons ressuscités avec notre nouveau corps parfait. Mais en attendant, nous sommes pécheurs, et nous ne pouvons rien y faire. C'est pour cela que Jésus est venu pour être notre Sauveur: parce que nous ne pouvons rien faire par nous-mêmes. De plus, grâce au sacrifice de Jésus, nous pouvons être pardonnés. Et nous sommes pardonnés lorsque nous le demandons. Une repentance sincère ne reste pas sans effet; Dieu ne pardonne pas sur la base des oeuvres, mais sur la base du sacrifice de son Fils. Dieu ne nous refusera jamais son plein pardon! Ne nous laissons pas manipuler par nos émotions qui nous disent que « Jamais Dieu ne voudra te pardonner pour cela! », car c'est des mensonges. La deuxième chose à ne pas oublier est la suivante: Lorsque nous ne sentons pas très bien la présence de Dieu, ce n'est pas nécessairement à cause d'un péché. Cette pensée-là aussi est un mensonge.
Dieu peut utiliser cette soif comme moyen de mettre notre foi à l'épreuve. Est-ce que, lorsque Dieu semble loin, nous tombons ou nous tenons ferme? Est-ce que nous faisons comme les Israélites dans le désert et râlons contre Dieu? Est-ce que nous repensons à nos « Égyptes » personnels, que ce soit un lieu, une situation ou simplement un moment, et disons que nous étions mieux là-bas? Ou est-ce que nous attendons avec confiance la délivrance promise par Dieu? Dieu, dans toute l'histoire de l'humanité jusqu'à présente, n'a jamais abandonné un de ses enfants. On peut dire que c'est toute qu'une réputation! La foi est basée sur des faits, non sur des sentiments. Dieu promet qu'il est toujours avec nous; il l'est. Dieu promet qu'il ne nous abandonnera pas; il gardera sa promesse. Malgré que nos émotions nous disent le contraire, nous devons les mettre de côté et faire confiance en ce rocher inébranlable qu'est notre Dieu. Car que sont nos émotions? Elles peuvent passer d'un extrême à l'autre en l'espace de minutes. Mais notre Dieu ne change pas. J'aime bien une chanson dont le titre est « Worship in the waiting », louer dans l'attente ou louer en attendant. Lorsque Dieu semble ne pas nous répondre, allons-nous râler ou allons-nous chanter?
D'autres fois encore, Dieu peut utiliser ce moyen pour justement nous faire réaliser à quel point nous avons besoin de lui. Lorsque tout va bien et que la routine est installée, Dieu commence à faire partie des meubles: il est essentiel, mais au même niveau que tout le reste. Dieu est un Dieu jaloux: il n'aime pas partager sa place dans nos cœurs avec des choses comme nos amis, nos loisirs, nos emplois, etc. Pour ma part, c'est lorsqu'il me retire sa présence que je réalise réellement à quel point je l'aime et que j'ai besoin de lui. Et lorsque la situation est passée, ma joie est bien plus grande qu'elle ne l'était avant l'épreuve, et je sais que cette épreuve m'a rapproché de Dieu!
Quand la voix de Dieu devient murmure, nous aurons toujours le choix: « capoter » en nous disant que Dieu ne nous aime plus, ou bien croire aux promesses de Dieu. Laissez-moi vous dire que Dieu est digne de confiance. Et si je peux le dire après si peu d'expérience de vie chrétienne, imaginez ce que nous dirons après 10, 20, 50 ans... Imaginez combien de situations nous pourrons regarder en rétrospection et nous dire « Wow... Dieu était là à chaque instant. » Allons-nous crier « Pourquoi? » ou allons nous plutôt dire « Merci pour ton amour qui dure pour toujours et qui endure tout. Même si je ne sens pas ta présence, je sais que tu es près de moi et que tu m'aimes. Donnes-moi la force de te faire confiance malgré mes émotions, malgré comment je me sens. Je t'aime, et je veux passer mon éternité à t'aimer de plus en plus. Reviens bientôt, s'il te plaît. »
Loué soit l'Eternel, car il m'exauce lorsque je le supplie.
L'Eternel est ma force, mon bouclier.
En lui je me confie; il vient à mon secours.
Aussi mon coeur bondit de joie.
Je veux chanter pour le louer.
Psaume 28.6-7
3 commentaires:
''La foi est basée sur des faits, non sur des sentiments.''
c'est tellement quelque chose que je dois graver au fer rouge dans ma tête.
Un grand merci pour ce message, j'en avait grandement besoin.
Gloire à Dieu!
woaw! ma première réaction: tu écris vraiment bien :). Ma deuxième: on ne peut pas remettre en question ta foi. J'avoue que dans ton écrit, tu n'as pas tort, et ça risque même d'en faire réfléchir plus d'un (moi la première!). Un gros bravo!!
Encore, le temps me manque pour lire l'article avec toute mon attention... Mais franchement c'est cool!! J'ai moi aussi fait le trajet en autobus (je me suis arrêté en sask) Pour revenir au thème de ton article - j'ai lu ceci aujourd'hui "Quand vous vous sentez abandonné de Dieu et que vous continuez à lui faire confiance, vous l'adorez de la façon la plus sublime qui soit" Pas toujours évident de 'sentir' Dieu!! Une chance qu'il y a plus que les sentiments! Combien l'attente peut-être récompensé!! J'ai hâte à son retour!
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