À mon fabuleux et glorieux travail de plongeur, je ne suis pas seul. Nous sommes (normalement) quatre. Chacun a son poste : il y a les chaudrons, l’entrée de la machine, la sortie de la machine et celui qui se promène et fait tout ce qu’il y a d’autre à faire. La semaine passée, un nouveau a fait son apparition. Un de mes compatriotes s’est mis à lui expliquer qu’il allait commencer par les chaudrons, ensuite la sortie et finalement il allait pouvoir s’attaquer à l’entrée. C’est tout à fait normal, puisque la charge de responsabilités est bien plus grande à l’entrée, et il faut bien connaître le fonctionnement de la machine. Mais ça m’a fait réfléchir… Malgré que celui à l’entrée soit souvent le plus rapide, il n’est pas au-dessus des autres. Celui aux chaudrons est aussi essentiel que les autres, personne ne pourrait s’occuper de la plonge tout seul. À la base, nous sommes tous plongeurs, il n’y a pas de chef-plongeur ou de sous-plongeur.
Je ne vous raconte évidemment pas ceci pour faire de la publicité (quoique ce soit bien amusant comme travail… parfois), mais pour illustrer quelque chose d’autre : la répartition des tâches dans le Royaume de Dieu.
Il m’arrive de me sentir comme si Dieu ne m’accordait pas de « ministères ». Je regarde à C.S Lewis, Billy Graham et d’autres, et je compare cela avec ce que je fais pour Dieu et je me sens bien médiocre. J’écoute les histoires d’évangélisation et d’encouragement de mes amis et je me demande si je ne suis pas la chemise laide du garde-robe de Dieu, le vêtement qu’il ne met que lorsqu’il n’a absolument rien d’autre de propre.
Je ne suis pas le premier à me sentir comme si Dieu avait oublié de se servir de moi. Moïse aussi a eu la même impression. Pendant 40 ans, il a été formé dans les meilleures écoles de la capitale mondiale de l’époque. Il regardait le peuple Hébreu et se disait certainement « Un jour je vais les libérer de cette oppression. » Finalement, le jour venu, il tue un Égyptien et doit fuir dans le désert. Pendant quarante ans, il accomplit un ministère de délivrance, convertit l’Égypte et conquiert le monde connu… pas vraiment. En fait, il paît des brebis. Je préfère laver de la vaisselle que de paître des brebis… Imaginez être obligé de surveiller une bande de boules blanches à quatre pattes pendant quarante ans. Là tu commences à te sentir inutile en pas à peu près. Moïse devait se sentir comme si Dieu l’avait rejeté, que sa chance était passée, qu’il avait commis l’erreur qu’il ne fallait pas, qu’il n’était simplement pas assez bon.
Et c’est à ce-moment-là que Dieu l’a appelé. Incroyable.
La tendance humaine, c’est de regarder à celui qui gagne le plus d’argent, qui est plus visible ou qui est le plus ancien pour trouver le plus important. Récemment, dû à certaines circonstances, nous n’étions que deux au lieu de quatre à la plonge… laissez-moi vous dire que je réalisais l’absence de mes compatriotes. Ça m’a aidé à réaliser à quel point nous avions besoin les uns les autres… C’est bien semblable dans l’œuvre de Dieu. Imaginez une campagne missionnaire de grande envergure où plein d’évangélistes reconnus sont présents. Imaginez maintenant que personne ne s’offre pour les héberger. Personne ne leur prépare à manger. Ils ont beau être talentueux, leur ministère sera beaucoup moins efficace. Il est écrit dans 1 Corinthiens 12.12 « Le corps humain forme un tout, et pourtant il a beaucoup d'organes. Et tous ces organes, dans leur multiplicité, ne constituent qu'un seul corps. Il en va de même pour ceux qui sont unis au Christ. » Si les quatre personnes à la plonge ne voulaient faire que l’entrée, où en serait l’utilité? Nous avons tous besoin les uns des autres, que nous l’aimons ou non.
Dans notre société, une des valeurs les plus prônées est la rapidité. Plus vite que t’apprends, plus vite que tu produis, plus que t’es un bon employé. Malheureusement (ou est-ce heureusement?), ce n’est pas le cas avec Dieu : il prend tout le temps qu’il veut pour former ses « employés ». Il connaît ses plans pour nous, il connaît le jour de notre mort, et il n’est pas pressé : il fera tout exactement au bon moment. Après 39 ans de paître des brebis, Moïse devait se poser des questions assez profondes sur le timing de Dieu. Mais je suis convaincu que lorsqu’il arriva aux rives du Jourdain et qu’il repensa à sa vie, il a conclu que Dieu avait entièrement raison après tout. Les Israélites ressemblaient à des brebis, après tout : entêtés, courte mémoire, « suiveux »… Dieu ne nous donne pas un livre intitulé « Le ministère pour les nuls ». C’est par nos erreurs et nos vécus qu’il nous apprend ce que nous devons savoir, quand nous devons le savoir.
Je me demande si Moïse aimerait mon travail de plongeur. Je me demande aussi à quoi va me servir cette expérience dans le futur. Mais je sais que Dieu a un plan pour moi. Et il en a un pour vous aussi.
Car moi je connais les projets que j'ai conçus en votre faveur, déclare l'Eternel: ce sont des projets de paix et non de malheur, afin de vous assurer un avenir plein d'espérance. Jérémie 29.11
1 commentaire:
''C’est par nos erreurs et nos vécus qu’il nous apprend ce que nous devons savoir, quand nous devons le savoir.''
savoir prendre la temps, c'est tellement une grande lesson! ce fut la meme chose pour Joseph, il devait s'en poser beaucoup des question su fin fond de sa prison....mais Dieu le préparait doouuucement. c'est un message que je ne veux pas oublier parce que meme si je suis en dessin animé pour la gloire de Dieu...je vais devoir etre formé...et sa, sa risque de prendre beeeaauuucoup de temps.
merci pour cette méditation, j'en avait besoin.
n'abandonne pas le ministère ok?
que Dieu te bénisse
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