Aujourd'hui, j'aimerais vous raconter une petite anecdote de mon voyage missionnaire en Belgique/France que j'ai fait il y a un an et demi. Malheureusement, ce n'est pas une expérience d'évangélisation étonnante ni un renouveau spirituel phénoménal, mais plutôt quelque chose qui, à première vue, semble bien banale. J'ai eu une ulcère sur la cornée de mon oeil gauche.
Tout a commencé lorsque je me suis rendu compte que je n'avais pas assez de liquide pour verres de contact (pour ceux qui n'en portent pas, c'est le liquide dans lequel il faut déposer le verre pendant la nuit afin de le laver, l'hydrater, etc.) pour me durer la totalité du voyage. Toute personne sensée serait tout simplement allée à la pharmacie la plus proche pour en acheter plus. Mais pas moi! Non, cette solution ne me convenait pas. En fait, pour être honnête, je n'y ai même pas pensé. Non, moi j'ai décidé qu'au lieu de changer le liquide quotidiennement comme l'on est supposé, j'allais simplement le changer aux trois ou aux quatre jours. Où est le mal? Je me souvenais avoir discuté de verres de contact avec mon ami, et cet ami disait qu'il faisait ainsi depuis toujours! Si mon cher ami le faisait, pourquoi pas moi?
C'est ainsi que j'ai commencé à ne changer le liquide qu'aux trois jours. Ça fonctionnait à merveille. J'allais avoir assez de liquide pour durer jusqu'à mon retour au Québec. À ce moment-ci, il se pourrait que certains se demandent « Mais pourquoi n'as-tu pas simplement mis tes lunettes? », ce à quoi je réponds que des lunettes sont bien moins pratiques et bien plus encombrantes. Continuons. Puisqu'il n'y avait pas d'effets néfastes, j'ai continué à agir de la sorte, sans aucun souci.
Ce n'est que trois jours avant la fin de mon voyage que la terreur a dévasté la paix et la sérénité de mon oeil. Un soir, en revenant d'une journée de tourisme sans péripéties autres que notre perpétuel étonnement de la beauté de l'Europe, mes yeux ont commencé à faire mal. Pas nécessairement une douleur vive, mais des larmes coulaient sans cesse de mes yeux, sans que je puisse l'expliquer. Je me suis dit que c'était simplement une infection comme il arrive de temps en temps, rien de quoi se préoccuper. Ça allait disparaître après une bonne nuit de sommeil.
Ce ne fut pas le cas. Mon oeil droit est redevenu normal, mais le gauche était terriblement infecté. Du pus coulait sans cesse, collant ma paupière et rendant un simple clignement de l'oeil presque impossible. Des endroits trop lumineux faisaient tourner ma tête de douleur. Je m'efforçais de ne regarder que droit vers l'avant, car le simple frottement de mon oeil contre ma paupière close me faisait mal. Et évidemment, qui est-ce que je blâmais? Dieu. Comment pouvait-il laisser cela m'arriver? Qu'est-ce que j'avais fait pour mériter cette souffrance? Que voulait-il que je fasse pour m'en débarrasser?
Finalement, de retour au Québec (pour ceux qui se questionneraient, je peux vous garantir qu'un voyage en avion avec un oeil ulcéreux n'est PAS agréable!), nous nous sommes rendus à l'hôpital... où j'ai été hospitalisé pendant trois jours. Des gouttes de différents produits dans mon oeil aux quinze minutes, à longueur de journée. Quelques semaines plus tard (avec des gouttes de moins en moins fréquentes), le docteur me dit que je n'ai plus à venir le visiter, en me recommandant de faire attention, car j'ai guéri beaucoup plus vite que la majorité des gens qui ont eu ce genre de choses.
Cette histoire, je vous l'ai racontée pour une raison bien particulière: Expliquer comment le péché envahit une vie. Tout comme mon oeil, ça ne se passe pas du jour au lendemain: c'est un processus. Dans ce processus, il est question de négligence, d'orgueil et finalement d'infection.
Toute dégringolade dans le péché commence avec une négligence. Un « ce n'est pas grave » à quelque part où ça l'est vraiment. Un arrêt de la prière. Un arrêt de la lecture de la Parole. Une désobéissance. Peu importe, notre chute commence au même endroit que celle des premiers êtres humains. Nous employons le même argument depuis le début de l'humanité: Dieu a-t-il vraiment dit ça? Est-ce que c'est vraiment si important que ça? Lorsque j'ai commencé à mettre des verres de contact, l'homme m'a dit de manière très catégorique de changer le liquide à tous les jours, sinon le liquide pourrait se contaminer. Au lieu de regarder à celui qui savait ce qu'il disait, j'ai regardé à mon ami. Adam regarda Ève, et se dit « Ben écoutes, si Ève le fait, pourquoi pas moi? » Nous le faisons tous. Étrange logique que nous possédons, n'est-ce pas? Pour juger de ce qui est bien et de ce qui est mal, nous ne regardons pas à celui qui est parfait, mais aux gens qui ne le sont pas. Je crois que c'est ici que peut s'insérer Romains 12.2: Ne vous laissez pas modeler par le monde actuel, mais laissez-vous transformer par le renouvellement de votre pensée, pour pouvoir discerner la volonté de Dieu: ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait. Lorsque nous nous demandons « Est-ce que Dieu a réellement dit cela? », au lieu de regarder autour de nous, il faut regarder en haut. Au lieu de demander à nos amis, nos connaissances, demandons plutôt à Dieu. Sa Parole est claire, bonne et parfaite. Si la Parole dit que quelque chose est important, nous ne pouvons pas nous permettre de remettre cela en question. Sinon ça cause des ulcères!
Dans cette histoire, il est beaucoup question d'orgueil. À vrai dire, j'étais entêté à ne pas prendre de médicaments pour mon oeil. Une chance que mon beau-frère a insisté pour que nous allions à une pharmacie. Au début je protestais, mais j'ai abandonné mon argument rapidement, épuisé. Tout au long de mon infection, je me disais que j'allais guérir tout seul, que je n'avais pas besoin de médicaments. Lorsque nous chutons, il arrive bien souvent que nous refusons d'avouer que nous avons chuté. « Ce n'est qu'une passe », disons-nous. Au fond de nous, nous savons très bien que notre situation est pitoyable, mais nous refusons de l'avouer, entêtés à suivre la voie que nous avons entamée, par simple refus de s'humilier au point de se tourner et rebrousser chemin. Ça fait mal de s'humilier, mais laissez-moi vous dire qu'une ulcère fait bien plus mal.
Après une négligence graduellement croissante et un orgueil renforcé par la crainte et la confusion vient l'infection. En sortant de l'avion qui m'a ramené au Québec, la pression a bouché mes oreilles, et je ne pouvais presque plus entendre. À cause de la douleur, je ne pouvais qu'à peine ouvrir mes yeux. J'étais sourd et aveugle dans un aéroport. J'étais entièrement dépendant de ceux autour de moi, et je n'avais aucun pouvoir sur la situation. Le péché a à peu près le même résultat: un aveuglement et un assourdissement spirituel. Nous ne voyons plus clairs. Nous devenons confus, et ne savons plus ce qui est vrai et ce qui est faux. Nous scrutons l'horizon pour trouver Dieu, mais nos yeux déficients ne peuvent plus voir. Nous cherchons à entendre sa voix, mais nous sommes devenus sourds. Bien souvent, nous attribuons cette disparition de Dieu à lui: pourquoi est-ce que Dieu ne me répond plus? En fait, c'est à nous la faute: notre péché nous a bouché les oreilles et fermé les yeux.
Heureusement, l'histoire ne s'arrête pas là: peu importe notre péché, il y aura toujours un médecin capable de le guérir. Parfois le rétablissement est difficile et il est très rarement instantané, mais ce processus de rétablissement était merveilleux. Je n'ai jamais autant apprécié le simple fait de voir de toute ma vie. Je regardais les changements dans ma vision et me réjouissais de voir que c'était de moins en moins flou. Aucun péché, aucune chute n'est trop désastreuse pour que Dieu ne le guérisse. En rétrospection, je vois à quel point Dieu veillait sur moi tout au long de l'expérience: l'ulcère n'est survenue qu'à la fin du voyage, et j'ai pu retourner au Québec avant qu'il ne soit trop tard. J'ai été guéri par une spécialiste très connue dans le Québec. J'ai guéri plus vite que la norme. Dieu ne nous abandonne pas, même si nous l'avons abandonné. Même lorsque nous sommes perdus dans notre péché, Dieu reste en contrôle, et son but est l'amour. Malgré notre éloignement, il ne cesse de nous aimer, et attend avec hâte notre retour. Pour conclure, je dois vous avouer quelque chose. Avant mon ulcère, mes yeux étaient d'égale force, d'une égale myopie. Depuis mon ulcère... je vois mieux de l'oeil gauche que de l'oeil droit. C'est dans l'oeil gauche que l'ulcère s'est produite.
Mais là où le péché a proliféré, la grâce a surabondé pour que, comme le péché a régné par la mort, de même la grâce règne par la justice, pour nous conduire à la vie éternelle par Jésus-Christ notre Seigneur. Romains 5.20b-21
4 commentaires:
marci man, j'en avais de besoin, encore une fois.....
c'est génial de voir commment tu te sert d'évènement réel en parrallèle avec des év`nement spirituel, jaime beaucoup cette facon de faire,
lache pas le ministère!!!
J'aime énormément le verset dans Romains 12:1-2
Combien c'est difficile de passer plus de temps avec Dieu pour qu'il transforme mon intelligence
yo,
Tes articles sont vraiment intéressants. Je t'encourage à continuer à travailler ce talent que le Seigneur te donne. J'aurais deux petits points pour t'aider. Si tu me permet.
1. Continu de faire comme tu fais, fait des parties (1,2,3) à tes méditations pour que l'on puisse te lire rapidement. De cette façon on a du Nathan deux ou trois fois semaine. (C'est juste pour t'aider à vendre ton blog et le rendre plus accèssible.)
2. Prend du temps pour lire d'autre blog et livres. Plus tu liras plus tu auras des illustrations, plus tes idées seront mises au défis. Finalement, tes méditations seront plus intéressantes (loin de moi la pensée que tes méditations ne sont pas intéressantes).
Par dessus tout continu, ton impact pour la population francophone est importante. C'est une joie pour moi de voir un jeune homme prendre le temps d'écrire si régulièrement.
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