mardi 9 septembre 2008

L'Orient de l'Occident.

Avez-vous déjà été camelot? Se lever chaque matin pour faire le tour de quartier avec 30 livres de journaux sur le dos, n'est-ce pas que ça remplit d'allégresse et de bonne humeur? Pendant mon épopée en tant que camelot, je me disais toujours « Je suis bien heureux de ne pas avoir à porter ce sac en permanence! ». En fait, je ne crois même pas que j'en aurais été capable. C'est comme lorsque mon sac à dos est tellement rempli de livres que j'ai l'impression d'avoir deux ou trois rhinocéros sur mon dos. À chaque fois, je suis tellement soulagé de pouvoir déposer mon sac! Des fois j'ai l'impression que je vais m'envoler, avec la perte de ce poids.


Mais pendant que je portais ces sacs, à la longue je m'y étais habitué, et je ne les sentais plus. Si, par contre, je les transporte trop longtemps, j'aurai toutes sortes de maux de dos qui me rendront la vie misérable. Et c'est en réfléchissant à tout cela que j'ai vraiment pu comprendre ce que Dieu veut dire lorsqu'il parle de « laisser nos fardeaux à ses pieds ». Ce verset me fâche un peu, parce qu'il brise mon orgueil. « Je suis très bien capable de porter mes fardeaux par moi-même, merci beaucoup, Dieu! » Alors qu'au fond de moi la chose que je désire le plus est de me débarrasser de mon sac de regrets, mais j'ai trop honte. J'ai toujours l'impression que ce péché-là était la goutte qui fait déborder le vase, « the last straw » en anglais. Maintenant c'est irréversible, je ne peux plus demander pardon à Dieu, et je devrai expier (payer la dette de) mon crime. Alors je garde mon sac de regrets et détruis non pas mon dos, mais ma santé spirituelle et psychologique. Pourtant, j'oublie 1 Jean 1.9.


Si nous reconnaissons nos péchés, il est fidèle et juste et, par conséquent, il nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout le mal que nous avons commis.


La première question qui me saute à l'esprit est « Qu'est-ce que ça veut dire de reconnaître mes péchés? » D'après le Larousse, c'est « Avouer quelque chose de répréhensible » ou bien « S'avouer comme étant tel ». Quand j'étais tout jeune et que je faisais quelconque acte mauvais, mes parents me demandaient qu'est-ce que j'avais fait de mal. Pourtant, ils savaient très bien ce que j'avais fait. Notre Papa céleste agit de façon similaire: il connait nos péchés, mais il veut les entendre de notre bouche. Pourquoi? Parce que le lien créé par le pardon est extraordinaire. Je suis convaincu que vous avez tous vécu un quelconque conflit avec un proche. N'est-ce pas que la réconciliation est quelque chose de tout simplement glorieux? Ce n'est que lorsque nous venons devant Dieu avec nos fautes que nous pouvons réaliser la gravité de ceux-ci, et par conséquent réaliser et vivre la grandeur indescriptible du pardon immérité de Dieu.


Il est fidèle et juste. Deux caractéristiques invariables de Dieu. Il est premièrement fidèle. On ne peut pas être fidèle juste de temps en temps, car ou bien on est fidèle, ou bien on ne l'est pas. Dieu est toujours fidèle. Il n'arrivera jamais que ça ne « tente pas » à Dieu de pardonner. Il n'adviendra jamais que Dieu nous boude, frustré, et qu'il revienne sur ses promesses, car il est fidèle. Il est toujours là, prêt à nous entendre et nous reprendre! Il est aussi juste. Même si l'occasion adviendrait qu'il ne veuille pas pardonner nos fautes, il n'a pas le choix: la mort de Christ à la croix a payé pour nos péchés, qu'ils soient présents, passés ou futurs. Même si un juge ne veut pas déclarer quelqu'un innocent, si la personne n'est pas coupable, il n'a pas le choix. Non seulement on peut se fier sur Dieu sur le plan émotionnel grâce à sa fidélité, on peut aussi se fier sur lui au niveau « légal », car il est juste.


Finalement, il nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout le mal que nous avons commis. Étant de bons citoyens québécois, nous connaissons très bien les nids-de-poules. Que fait-on avec le trou? On le remplit, tout simplement. Pourtant, le trou est encore bien visible, et souvent il n'est pas rempli à perfection. Ce qui est merveilleux, c'est que Dieu n'est pas aussi cheap que notre cher gouvernement. Quand nous lui demandons de remplir notre trou, il fait bien plus: il refait l'asphalte au complet. En d'autres mots, toute trace possible de l'existence du péché est effacé. Annihilé. Supprimé. Inexistant. Détruit. Lorsque nous parlons de nos péchés pardonnés à Dieu, il ne répond pas « Ah oui, le péché que je t'ai pardonné! », oh non. Il répond « Mais de quel péché tu parles? Je ne me souviens pas de ce que tu aies péché... Laisse-moi vérifier dans les registres... Nathalie, Natha... Nathan! Te voilà... Non, je ne vois vraiment pas de quoi tu parles. Tout ce que je vois est une photo de mon fils sur la croix, et il est écrit PARDONNÉ en grosses lettres rouges... »


Une lecture que je vous recommande est le récit de Genèse 33.1-11. Ésaü ne comprend même pas de quoi Jacob parle. Quand nous parlons de nos péchés antérieurs à Dieu et que nous tentons de nous racheter, Dieu ne comprend tout simplement pas de quoi on parle!


Pourtant, malgré tout cela, j'ai toujours de la misère à croire que Dieu me pardonne. Je traîne mon sac rempli de fardeaux, accablé de regrets et de peur. Pendant longtemps, j'ai vécu avec l'impression que tout ce qui m'arrivait de négatif était une conséquence que Dieu m'imposait pour un péché passé. Mais c'est un mensonge. Quand Dieu pardonne, il PARDONNE. Un verset qui m'encourage énormément est le Psaume 103.12:


Autant l'Orient est loin de l'Occident, autant il éloigne de nous nos mauvaises actions.


Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais tu pourras toujours aller à l'Orient (l'est) sans jamais toucher l'Occident (l'ouest), et tu pourras toujours aller vers l'Occident sans jamais te rendre à l'Orient... ils ne se touchent jamais. Alors arrêtons tous de vivre sous le poids de nos péchés et acceptons le pardon que Dieu nous offre gratuitement. Commençons enfin à vivre libérés de nos crimes, et réjouissons-nous dans le pardon extraordinaire et indescriptible de Dieu!



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